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Le journaliste vient de Mercure

Haï ou adulé, c'est selon ; jugé indispensable à la démocratie ou condamné pour son trop grand pouvoir supposé, le journaliste est une manière de bouc-émissaire. Il est le bouc que l’on sacrifie quand on en a besoin, mais il est aussi l'émissaire nécessaire pour répandre la bonne nouvelle. Il faut cependant, et avant toute chose, se rappeler que, malgré les apparences, le journaliste est un être humain.



Il souffre ainsi de quelques grands défauts : il est jaloux de son indépendance ; il aime, comme tout le monde, être bien traité ; il est à l’affût de la moindre information qui parviendra à le distinguer de ses collègues ; il entend tout, il note tout, et il raconte tout.


Le but d'une relation presse est donc de changer ces « défauts » en qualités ; d’utiliser la force de l'adversaire à son propre profit, tel le judoka. Tout en sachant que le journaliste en face raisonnera exactement de la même façon. C’est ainsi qu'il est le « miroir de la vie ».


Mais d’abord, que cherche-t-on ?


Les relations presse visent à accroître la couverture médiatique d’une organisation afin d’assurer une meilleure visibilité pour ses produits ou services. Elles ont pour but de renforcer à terme la crédibilité de l’entreprise : c’est en quoi le côté « vu à la tv » fonctionne et a un impact déterminant. Qu'un média connu ou un influenceur parle d’une marque, et cela va immédiatement créer un engagement positif.


Ceci étant posé, il faut se demander ce que le journaliste cherche de son côté. Et c'est là que cela se complique, car en réalité il y a plusieurs types de journalistes.


Et que recherche un journaliste?


Notons d’abord les qualités (c’est-à-dire défauts) communes à tous les journalistes : il cherche la rapidité et la simplicité, et en cela il est le parfait décalque de ce Mercure qui lui tient lieu de dieu tutélaire. Il aime être séduit tout en croyant que c’est lui qui séduit.


De cela, on peut déjà déduire qu’une bonne relation de presse se jouera sur la communication d’éléments au bon moment – pour l'organisation comme pour le journaliste – et de bons éléments, dans le sens où ledit journaliste aura une matière immédiatement disponible à exploiter sans trop d’efforts.


Pourtant, c'est là qu’intervient la variété de journalistes à prendre en compte : pour quels types de média travaille-t-il, doit-on se demander ? Il faut ainsi mener une veille active des tendances, des différents supports, pour atteindre la capacité d’adaptation aux attentes des journalistes et des relais d’opinion.


Comment aborder les médias?


Les médias (presse, télé, radio, internet) ne doivent pas être tous abordés de la même manière. Le traitement de l’information et le public visé sont évidemment différents, mais les conditions dans lesquelles le public appréhende ce média ont aussi un impact sur le message que l’on diffuse (une interview radio le matin n’est pas perçue de la même manière qu’un article de presse dans un quotidien national). Les entretiens et communiqués de presse doivent être préparés en conséquence.


Selon qu’il s’agit du journaliste d'un média professionnel qui veut de l'information simple et immédiate, pour qui un simple communiqué de presse suffira, ou d’un journaliste qui se pique d’enquêter, les relations seront bien différentes.


Mercure est susceptible, ne l'oubliez jamais : jaloux de son indépendance, il doit en sus prouver à ses supérieurs et à ses pairs qu’il a bien travaillé. Le secret est donc alors de lui distiller peu à peu les informations dont il aura besoin, pour lui faire croire qu’il les a découvertes tout seul.


Réussir sa communication, dans les médias ou sur les réseaux sociaux, ne doit rien laisser au hasard : c’est d'abord une opération de séduction. Sans le laisser pénétrer votre intimité, sachez manœuvrer le journaliste pour lui laisser penser qu’il a créé avec vous une relation privilégiée. Ainsi, il sera acquis à votre cause !

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